
Dans le ciel de Netanya, sur la côte israélienne, pendant une attaque de missiles iraniens, le 21 juin 2025 ( AFP / JACK GUEZ )
Israël a affirmé avoir tué trois commandants des Gardiens de la Révolution et visé un site nucléaire à Ispahan lors de frappes samedi en Iran, au neuvième jour de la guerre entre les deux pays ennemis.
Dans le même temps, le président américain Donald Trump a averti vendredi l'Iran qu'il disposait d'un délai "maximum" de deux semaines pour éviter d'éventuelles frappes américaines.
Israël a prévenu que la "campagne" militaire contre l'Iran serait "longue" et son chef de la diplomatie Gideon Saar a jugé que la guerre avait "retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité" pour Téhéran "d'avoir la bombe atomique".
Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive sans précédent contre son ennemi juré frappant des centaines de sites militaires et nucléaires, et tuant les plus hauts gradés du pays et des scientifiques du nucléaire.
L'Iran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l'arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.
Samedi, l'armée israélienne a annoncé avoir tué dans une frappe nocturne Saïd Izadi, un commandant des Gardiens de la Révolution, en charge de la coordination avec "l'organisation terroriste Hamas", contre laquelle Israël est aussi en guerre à Gaza.

Carte localisant des frappes et explosions suite aux attaques menées depuis le 13 juin par Israël en Iran, selon des données non exhaustives rapportées par l'ISW ( AFP / Valentina BRESCHI )
Elle a aussi affirmé avoir tué deux autres commandants des Gardiens, l'armée idéologique de l'Iran: Aminpour Joudaki, présenté comme un commandant ayant dirigé "des centaines" d'attaques de drones sur Israël, et Behnam Chahriyari, "responsable de tous les transferts d'armes du régime iranien à ses mandataires au Moyen-Orient".
L'Iran n'a pas confirmé leur mort.
L'armée israélienne a dit avoir également visé "des infrastructures de stockage et de lancement de missiles dans le centre de l'Iran.
- Missiles et drones contre Israël -

Dans le ciel de Netanya, sur la côte israélienne, pendant une attaque de missiles iraniens le 21 juin 2025 ( AFP / JACK GUEZ )
En Iran, les agences Mehr et Fars ont fait état d'une attaque israélienne nocturne contre un site nucléaire à Ispahan (centre), qui n'a pas fait de dégâts.
Israël a aussi ciblé la ville sainte chiite de Qom (centre), où un adolescent est mort après qu'un immeuble a été touché, selon l'agence officielle iranienne Irna.
Quatre combattants des Gardiens de la Révolution ont été tués lors d'une attaque israélienne contre un camp d'entraînement à Tabriz (nord-ouest), a affirmé l'agence de presse iranienne Isna.
Sur certaines des entrées de Téhéran, la circulation était dense samedi matin, semblant indiquer un retour des Iraniens dans la capitale, selon la police routière citée par la télévision d'Etat.
Les Gardiens de la Révolution ont affirmé avoir lancé deux salves nocturnes de drones et de missiles contre des sites militaires dans le centre d'Israël.
Un incendie s'est déclaré sur le toit d'un immeuble, après la chute de débris d'un missile iranien intercepté par la défense anti-aérienne, d'après les médias.
Un immeuble résidentiel dans la vallée de Beit Shean (nord) a été touché par une frappe de drone, selon les secours. Il n'y a pas eu de victime.
Depuis le 13 juin, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël. Les frappes israéliennes ont fait 350 morts en Iran selon un dernier bilan du ministère de la Santé vendredi.

Une femme blessée lors d'une frappe israélienne soignée à l'hôpital Rasoul Akram à Téhéran, le 21 juin 2025 ( AFP / ATTA KENARE )
L'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA) a fait état d'au moins 657 morts et 2.000 blessés en Iran, civils et militaires.
Plus de 450 missiles et environ 400 drones ont été tirés sur Israël jusqu'à présent, a indiqué vendredi un organisme lié au bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
- "Pas confiance" -

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi (D) s'entretient avec son homologue turc Hakan Fidan, à l'occasion d'une réunion ministérielle de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul, le 21 juin 2025 ( AFP / Yasin AKGUL )
Après une rencontre vendredi à Genève avec ses homologues allemand, français et britannique, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a dit que son pays refusait toute reprise des négociations nucléaires avec les Etats-Unis tant qu'Israël ne cesserait pas ses attaques.
Interrogé à ce sujet, M. Trump a estimé qu'il était "très dur actuellement de faire cette demande" à Israël alors que ce pays "est en train de gagner".
Jeudi, il a annoncé qu'il déciderait d'une éventuelle intervention américaine dans la guerre "au cours des deux prochaines semaines", avant de dire qu'il pourrait même prendre une telle décision avant les "deux semaines".

De Iraniens piétinent les draêux américain et israélien lors d'une manifestation à Téhéran, le 20 juin 2025 ( AFP / - )
Dans une déclaration à NBC, M. Araghchi a indiqué que l'Iran n'était "pas sûr" de pouvoir faire confiance aux Etats-Unis, après que leur allié israélien a mené son attaque deux jours avant de nouveaux pourparlers indirects irano-américains sur le nucléaire.
"Ils avaient peut-être ce plan en tête, et ils avaient besoin peut-être des négociations pour le couvrir", a déclaré M. Araghchi. "Nous ne savons plus comment leur faire confiance. Ce qu'ils ont fait, en réalité, est une trahison de la diplomatie."

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visite l'Institut scientifique Weizmann à Rehovot, dans le centre du pays, touché par des missiles iraniens le 20 juin 2025 ( POOL / Jack GUEZ )
Face aux soupçons occidentaux, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi affirme que son agence n'a décelé dans son dernier rapport aucun indice laissant penser que l'Iran fabrique à l'heure actuelle une arme atomique.
Israël, qui maintient l'ambiguïté sur sa propre possession de l'arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
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